Le Pays Dogon

Les Dogons : peuple du Mali (Afrique de l’Ouest). Population estimée : 700.000 personnes. Elle occupe le Pays Dogon, de la falaise de Bandiagara à la boucle du Niger. Quelques Dogons sont installés dans le nord du Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Dogons sont avant tout des cultivateurs (le mil) et des forgerons. Ils sont réputés pour leur cosmogonie et leurs sculptures. La langue dogon regroupe de nombreux dialectes. Il existe aussi une langue secrète, le sigi so, réservée à la société des masques.
Les Dogons agriculteurs cultivent le millet perlé, le sorgho et le riz, ainsi que l’oignon, le tabac, les arachides et quelques autres légumes. C’est Marcel Griaule, un ethnologue français, qui les a poussé à la construction d’un barrage près de Sangha et incité à la culture des oignons devenue principale source de revenus. Les Dogons élèvent également des moutons, des chèvres et des poulets. Le grain est stocké dans des greniers en terre.

APRÈS LES TELLEM

Fuyant l’islamisation, les Dogons seraient venus du Mandé, région située au sud-ouest du Mali, au 14e siècle. Ils se seraient installés sur trois sites ; la Falaise de Bandiagara (site mis en 2003 sur la liste mondiale du patrimoine de l’UNESCO), le plateau (région de Sangha) et la plaine. La falaise était alors habitée par les Tellem. Par la suite, les Dogons luttèrent contre les Mossis à l’époque de l’empire sonhrai, puis contre les Peuls à partir du 17e siècle.
Le peuple Dogon a été pour la première fois étudié par l’explorateur Louis Desplagnes (1871 – 1914), un lieutenant de l’armée coloniale française. C’est lui qui rapporte en Europe les premiers éléments détaillés sur la vie du peuple Dogon.
Traditionnellement, les hommes dogons vêtus d’un boubou ou d’une tunique ouverte sur les côtés, et d’un pantalon tissé de trois bandes de chaque côté des cuisses. Les vêtements de couleur marron, ocre, jaune sont préférés. Les Dogons portent le chapeau conique, mais plus souvent encore le bonnet, surtout chez les hommes âgés.
Une ceinture de cauris encercle la tête. Des bracelets de cuivre ou d’argent sont portés au bras, ainsi que des bagues au doigt. Les talismans sont très utilisés. On y ajoute des poils de queue d’éléphant pour la force.
Les femmes dogons portent le pagne et le boubou féminin. Les coiffures sont très riches et variées. Elles sont en forme de casque, avec de longue mèches tressées sur les côtés, un nœud de cheveux sur la nuque et le cimier sur le haut du crâne. À la coiffure sont ajoutés des perles ainsi que des bijoux d’or ou d’argent. Les oreilles sont percées et de nombreuses boucles d’or y sont fixées en forme de cercle. Vers l’âge de trois ans un anneau est fixé à la lèvre inférieure pour le premier stade d’initiation à la parole, puis trois anneaux au nez entre 10 et 12 ans, celui du milieu en cuivre pour attirer les bonnes paroles et les autres en aluminium pour chasser les mauvaises. Les pierres précieuses sont aussi utilisées pour les parures. On n’observe ni scarification ni tatouage.

ANIMISTES

À l’origine, les Dogons sont animistes. Et si la majorité d’entre eux sont aujourd’hui musulmans, les pratiques animistes sont encore bien présentes. Une minorité est chrétienne.
Les Dogons croient en un dieu unique, Amma. Il créa la terre et en fit son épouse qui lui donna un fils, Yurugu ou le « Renard pâle ». C’était un être imparfait qui ne connaissait que la première parole, la langue secrète sigi so. La terre donna ensuite à Amma un couple d’enfant jumeaux appelés Nommo. Ceux-ci étaient à la fois mâle et femelle. Maîtres de la parole, ils l’enseignèrent aux huit premiers ancêtres des hommes, quatre couples de jumeaux, nés d’un couple façonné dans l’argile par Amma.
Le plus étonnant et le plus étrange dans la cosmogonie dogon est qu’elle intègre des faits astronomiques non observables à l’œil nu:
• les quatre gros satellites de Jupiter
• les anneaux de Saturne
• Neith, le satellite de Vénus. Ce dernier n’existe pas…mais a pourtant été validé pendant deux siècles par la communauté astronomique (sa pseudo-découverte remontant à 1645). Cette erreur astronomique pourrait laisser penser que les Dogons auraient été visités entre les 17e et 19e siécles par un érudit qui leur aurait alors transmis une partie du savoir astronomique européen de l’époque.

PATRIARCHES

Les Dogons tracent leur ascendance par un système patrilinéaire. Chaque communauté, ou chaque famille au sens large, est dirigée par un patriarche. Ce chef est l’aîné survivant de l’ancêtre de la branche locale de la famille. Dans ce système patrilinéaire, des mariages polygames avec jusqu’à quatre épouses peuvent se produire. La plupart des hommes, cependant, n’ont qu’une seule épouse. Selon les usages, les épouses n’intègrent le foyer marital qu’après la naissance de leur premier enfant. Les femmes peuvent quitter leur mari peu après le mariage, avant la naissance de leur premier enfant. Après un accouchement, le divorce est rare et pris très aux sérieux, exigeant la participation de tout le village. Une famille au sens large peut compter jusqu’à cent personnes et s’appelle le guinna.
Les Dogons recherchent fortement l’harmonie, ce qui se traduit dans plusieurs de leurs rites. Par exemple, dans un de leurs rituels les plus importants, les femmes félicitent les hommes, les hommes remercient les femmes, les jeunes expriment leurs appréciations envers les vieux et les vieux identifient les contributions des jeunes. Un autre exemple est la coutume des salutations raffinées toutes les fois qu’un Dogon en rencontre un autre. Au cours ces salutations formelles, la personne entrant répond à une série de questions au sujet de toute sa famille, posée par la personne qui était déjà là. Invariablement, la réponse est sewa, signifiant que ça va bien. Puis le Dogon entrant répète le rituel.

LE HOGON

Le Hogon est le chef spirituel du village. Il est élu parmi les hommes les plus âgés des familles du village. Après son élection il doit suivre six mois de réclusion, pendant lesquels il ne lui est permis ni de raser ni de se laver. Il porte des vêtements blancs et personne n’est autorisé à le toucher. Ses repas, préparés par des jeunes filles impubères, lui sont apportés dans des coupes particulières, les ogo banya. Après son initiation, il portera un bonnet rouge. Il a un brassard avec un coquillage sacré qui symbolise sa fonction. Le Hogon doit vivre seul dans sa maison. Le Dogon croit que le serpent sacré Lébé vient pendant la nuit pour le purifier et lui communiquer la sagesse.
La toguna (ou « case à palabres »), est une construction présente dans chaque village, sous laquelle les hommes du village, et plus particulièrement les anciens, se réunissent pour parler des affaires communes. Sa taille basse est conçue pour préserver l’ombre et la fraîcheur du lieu de réunion. Selon une explication plus récente inventée par les guides dogons, la hauteur restreinte de la toguna obligerait les hommes à s’asseoir et interdirait l’emportement (puisqu’en se levant brusquement, on se cogne le crâne). La toguna est constituée de huit piliers en bois sur lesquels reposent jusqu’à huit couches de chaume. Le nombre 8 fait référence au nombre des premiers ancêtres dogons. Des symboles dogons sont sculptés sur les piliers.

FUNÉRAILLES

Les manifestations les plus spectaculaires de la société dogon ont lieur à l’occasion des rites funéraires:
• Après le décès, un enterrement est organisé. Le corps du défunt est lavé avant d’être déposé à l’air libre dans les failles des falaises qui servent de cimetière. Son âme reste dans le village.
• Quelques mois plus tard, sont organisées des funérailles qui permettent à la famille et aux proches de rendre un hommage au défunt. Son âme continue d’errer dans les alentours.
• Le troisième temps est le dama. Cette cérémonie est collective et concerne toutes les personnes décédées au cours des années précédentes. Les âmes sont appelées à rejoindre les ancêtres. Au cours de la cérémonie qui peut durer trois jours, les différents masques sont sortis et défilent et dansent dans le village. Cette cérémonie marque la levée du deuil.
Reste les cérémonies du Sigui qui n’ont lieu que…tous les 60 ans. Il s’agit d’un rituel de régénération qui commémore la révélation de la parole orale aux hommes ainsi que la mort et les funérailles du premier hogon. Le dernier Sigui s’est déroulé entre 1967 et 1974.
La « société des masques », appelée Awa, dirige les danses masquées organisées lors des différentes cérémonies.Les femmes ne sont pas admises dans cette société, sauf celles nées l’année du sigui. Très codifiées, les danses dogons expriment la formation du monde, l’organisation du système solaire, le culte des divinités ou les mystères de la mort. La plus spectaculaire s’exécute sur des échasses appelées « touterelles ».

TABLE DU RENARD

La plupart des villages sont implantés dans la falaise et seulement accessibles par des chemins escarpés qui empruntent les failles du plateau.
La case traditionnelle est organisée autour d’une cour, chaque femme ayant son grenier auquel le mari n’a pas accès. Le grenier du mari sert à conserver le mil, le grenier des femmes sert, lui, à conserver les condiments et différents objets. Les greniers sont clairement identifiables par leur toiture en seko (paille), celui du mari étant en général, le plus important.
Dans beaucoup de villages , la « Table du Renard » sert d’instrument de divination. La personne qui a des problèmes, va trouver le « devin » pour qu’il lui prédise l’avenir ou lui donne quelques conseils. A l’écart du village, le devin, suite aux explications du client, trace un grand rectangle divisé en plusieurs cases, dont chacune reçoit différents signes et petits bâtons plantés dans le sol. Ensuite le devin demande au client de lancer sur cette « table » une poignée de cacahuètes, puis tous deux quittent les lieux jusqu’au lendemain matin. Pendant la nuit un renard (ou Chacal), vient manger les cacahuètes en piétinant la « table ». Le matin, le devin revient avec son client. Il interprète les traces laissées par le renard et, en fonction de celles-ci et des bâtons renversés, lui prédit l’avenir.

Source : Wikipédia

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Solidarité Dogon

Bonjour! Nous vous parlons du Pays Dogon. Au Mali. En plein Sahel. Pour un mélange de découvertes, d’émerveillements et de prises de conscience. Un territoire construit pour le voyage vers la différence. Pour un regard vers l’Autre. Pour une découverte de soi. Une expérience sans pareille. Au contact de paysages de l’aube du monde. Au contact d’une population si proche et si différente.

Un dialogue qui nous inspire. Une volonté de tenir un petit rôle dans un monde dévoré par ses propres démons. Ceux d’une mondialisation non contrôlée.

Nos voyages au Pays Dogon sont maintenant l’occasion d’une route commune. Entre gens du Nord et gens du Sud. Partis du grand rêve de Soeur Emmanuelle («Il faut que les riches soient moins riches et les pauvres moins pauvres») pour tenter d’améliorer le sort de chacun.


"VIENS VOIR, VIENS VOIR, NE DIS PAS SANS SAVOIR"
Tiken Jah Fakoly


ASSOULOU