23/07/12 : L’eau plus fidèle que les politiques…
Dans un Mali en proie au désarroi politique, la saison des pluies semble heureusement au rendez-vous. Du moins au Pays Dogon où Assolou Dolo nous dit que la falaise a reverdi et que les ensemencements se déroulent plus ou moins normalement. On se remet donc à espérer même si ceci ne doit pas nous faire oublier les difficultés d’approvisionnement, la hausse des prix et le douloureux parcours de 300.000 réfugiés suite à la conjugaison des problèmes bien connus : putsch d’opérette à Bamako, révolte du Nord, prise en mains de l’Azawad par les mouvements djihadistes sous la coupe de l’AQMI, incapacité des autorités de transition à assumer la crise, discours tièdes et sans résultat concret des autorités africaines et internationales,…
Bref, la situation s’enlise. Dernier acte : les manifestations du w-e dernier à Bamako où six associations ont dit vouloir faire cause commune pour chasser les djihadistes et reconquérir le Nord, avec ou sans l’appui de l’armée. Avec quels moyens, avec quels armes ? On se le demande. Face aux combattants aguerris de l’Aqmi, du Mujuao et d’Ansar Dine, un « casse-pipe » programmé. Nos amis de Sévaré nous disent pourtant que des centaines de jeunes s’entraînent dans un camp de la ville…
Si la communauté internationale tarde encore à s’engager, s’il elle ne vient pas au secours du Mali dans les jours qui viennent, on est parti pour un enlisement profond. On parle de l’intronisation d’un gouvernement d’union nationale pour le 31 juillet mais les politiciens maliens continuent à plus se préoccuper de leur position au sein du pouvoir de Bamako que du sort de leurs concitoyens. On n’est pas sorti de ce « nœud de vipères ».
Au Pays Dogon, loin de Bamako mais à proximité de la frontière du territoire revendiqué de l’Azawad, la situation est calme et nos amis ne comprennent pas toujours nos inquiétudes. Beaucoup manquent malheureusement d’informations. Même Assolou, qui peut regarder chaque jour France 24, ne comprend pas vraiment qu’il est difficile de se rendre dans un pays dont ne sait pas demain s’il sortira de cette terrible crise, devra affronter une guerre civile ou pourra être sécurisé par rapport à la rébellion du Nord et la prise de pouvoir des djihadistes.
Comme lui, au-delà des folies guerrières, nous continuons cependant croire à ces négociations futures dont parlent l’ONU, l’Algérie, la France, les Etats-Unis et les états africains de la sous-région. Mais, bon dieu, que tout cela est lent pour ceux qui ne pensent qu’à se retrouver. Notamment pour saluer Aminata dont les élèves sont parvenus terminer l’année scolaire. Comme nous lui avions suggéré, elle a prélevé un peu d’argent sur le montant envoyé pour les finitions de l’Ecole Technique de Bandiagara pour acheter le mil manquant. Aminata et Assolou ont bien pu récupérer l’argent des derniers transferts mais la vie n’est pas facile non plus du côté des banques. On sait que la plupart d’entre elles manquent de liquidités. Aminata nous prévient aussi ce jour que certains comptes sont bloqués sans qu’on en sache très bien les raisons. Comme celui du commerçant par lequel nous avons déjà transité par le passé.
Toutes ces difficultés ne nous empêchent de former des plans pour l’avenir. On vous en reparle bientôt…
Share on Facebook