Si un gouvernement de transition est maintenant en place au Mali depuis une dizaine de jours, on ne peut pas dire pour autant que le ciel s’éclaircit. La présence de plusieurs ministres du président déchu ATT n’est pas de nature à rassurer les partisans d’un changement et à ramener l’espoir d’une résolution plus ou moins rapide des problèmes du Nord. Tout le pays est plongé dans un immobilisme inquiétant. Seul mouvement enregistré : des nominations pléthoriques de ministres.

Au niveau international, même immobilisme depuis des mois. Et toujours les mêmes déclarations avec la France et  les Etats-Unis se disant prêt à soutenir « logistiquement » une intervention des troupes du CEDEAO à condition de recevoir un mandat du Conseil des Nations Unies. Quant aux quelques négociations en cours, elles ressemblent plus à des débats de potaches qu’à de vraies tentatives d’accord entre personnalités responsables (…on vous passe le détail).

Les partenaires de nos projets solidaires au Pays Dogon sont, comme nous, dans l’attente de véritables avancées. Heureux, dans un premier temps, de ne pas avoir été confrontés directement à des combats ou autres méfaits, ils mesurent aujourd’hui l’étendue du drame que vit le Mali au moment même où de nouvelles élections étaient le grand espoir de la remise à jour d’une démocratie défaillante.

A Bandiagara, on nous annonce maintenant que les soldats des garnisons appelées à sécuriser la région occupent aujourd’hui les locaux de l’hôtel de la Falaise et du campement Togona de notre ami Paul Togo. Et si la saison des pluies est enfin au rendez-vous, voilà qu’elle l’est à l’excès avec l’arrivée de véritables trombes d’eau. Au point que les pistes sont impraticables. Celle reliant Bandiagara à Gogoli est coupée en plusieurs endroits. Celle de Banani, déjà en piteux état, est maintenant totalement inutilisable. Ce qui provoque, on s’en doute, d’insolubles problèmes de ravitaillement.